Toponymie

Les chapelles

Mikaël LE MAIRE
(publié le 25/02/2013)

Dans chaque commune il y a une église dite mère ( église Notre-Dame de la Joie ) et il peut aussi avoir des chapelles destinées aux célébrations secondaires soit parce qu’il y a besoin d’un lieu de culte relais dû à la superficie paroissiale et à l’habitat dispersés , soit à des fins privées. Nous sommes dans ce cas pour les trois chapelles (au moins) construites en lien avec un manoir sur Kermaria-Sulard.

Chapelle de Kergoff

piedroit-de-porte Liée au manoir de Kergoff datant de 1644 et détruit en 1957, elle prenait place à l’endroit nommé « park ar chapel » ( champ à la chapelle ). De cette construction datant donc sûrement du XVIIème siècle, il nous reste à priori seulement une sculpture sur un piédroit de porte représentant un homme en pied.

Chapelle de Coatalliou

sainte-margueriteConstruite en 1676 et bénite le 16 novembre 1677, elle était dédiée à Sainte-Marguerite. Aujourd’hui détruite, le seul élément qui semble nous être parvenu est une statue en bois figurant Sainte-Marguerite qui se trouve dans l’église. Les mains jointes, elle est représentée priant pour avoir la force de vaincre le dragon. Par sa représentation caractéristique, on peut en effet la dater du XVIIème, sinon du début XVIIIème siècle.

Chapelle de Kerelleau ( ou Kerleau )

pignon-est-de-la-chapelle
http://kermaria-sulard.fr/autres-photos-de-la-chapelle-de-kerelleau

Seule chapelle encore debout bien que reconvertie en hangar depuis le début du XIXème siècle, elle date de 1566. De simple plan rectangulaire, elle est remarquable par son portail. En pleine Renaissance, l’influence de l’architecture antique est bien visible avec les piliers carrés, les deux colonnes ( une aujourd’hui détruite ) à chapiteaux et le tout couronné par un fronton triangulaire. Probablement au niveau du tympan sont sculptées d’après les textes les armes de Gilles de Quelen ( seigneur de Kerelleau et de Coatalio ) et de sa femme Gillemette de Perrien, commanditaires et usagers de ce lieu de culte mais elles sont difficilement repérables.
En dessous du fronton, l’inscription latine SOLIDEO HONOR ET GLORIA ( à Dieu seul l’honneur et la gloire ) atteste que la chapelle est, du moins dans son premier usage, consacrée au protestantisme. Courant religieux chrétien qui prie uniquement Dieu d’où cette expression « à Dieu seul ». Sur une terre aussi catholique qu’est la Bretagne, l’implantation d’un tel culte peut surprendre mais s’explique par la Réforme protestante qui touche au XVIème siècle une partie de la noblesse bretonne.

Quelques définitions:

Piédroit: partie latérale d’une porte, d’une baie, d’une fenêtre.

Tympan: Espace triangulaire situé entre les corniches d’un fronton.

L’église

Mikaël LE MAIRE
(publié le 08/03/2013)

eglise-k-s-ensoleillee2 Bâtiment incontournable présent dans chaque village, l’église est l’endroit où la population se regroupe pour les activités religieuses les plus importantes.
En ce qui concerne Kermaria-Sulard, ce lieu de culte installé depuis des siècles, à travers ses trois états différents, reflète la vie religieuse et la pensée des habitants. A noter qu’il faut parler d’église qu’à partir du moment où Kermaria-Sulard est érigé en paroisse en 1791. Avant cette date, étant qu’une simple trêve de Louannec, il faut parler de chapelle.

l-eglise-du-xviieme-siecle-vue-du-sud2La première chapelle implantée sur notre commune semble dater du XII-XIIIème siècle. C’est vraisemblablement à cette époque que l’on peut situer la légende suivante, recueillit à la fin du XIXème siècle:
« Dans les temps reculés, il n’y avait que deux ou trois chaumières pauvres et misérables à l’endroit où se trouve actuellement le bourg et le pays des alentours était couvert de bois. Le bois de Coataliou venait jusqu’à l’endroit où l’on bati maintenant l’église.
Or voici que le seigneur de Coataliou apprend un jour que son enfant de 2 ans vient d’être enlevé par un loup. Les gens du château ont fouillé toutes les broussailles mais n’ont pu retrouver celui qui faisait la joie et l’espoir de toute sa famille. Le seigneur dans sa foi tomba à genoux et promit à la Sainte Vierge de lui bâtir une chapelle s’il retrouvait son enfant. Il part à sa recherche et soudain il retrouve l’enfant sain et sauf en train de jouer avec le loup qui ne lui faisait que des caresses. Marie ayant sauvé l’enfant, le père exécuta son voeu et la chapelle fut bâtie à cet endroit même. C’est toujours là que se dresse l’église. »
Cette légende qui est par ailleurs toujours racontée par les anciens peut alors expliquer le nom de la commune, le nom de l’église « Notre-Dame de la Joie » et également l’emplacement encore actuel de l’église.


casdastre-napolonien-de-1819a Cette chapelle est réhabilitée au XVIIème siècle. Jugée ‘assez remarquable’ en 1862, nous pouvons nous en faire une bonne idée grâce au plan napoléonien de 1819 et à un tableau la représentant, accroché dans l’église. Elle était constituée d’une nef à un seul vaisseau et d’un chevet plat; avec un clocher central.

Actuellement on lui aurait trouvé beaucoup de cachet mais au XIXème siècle, un mouvement de foi a fait que bon nombre de chapelles ait été remplacé par des églises plus monumentales comme à Rospez, Camlez, Servel, Louannec et aussi Kermaria-Sulard. Le Conseil de Fabrique ( nom donné à l’organisme de gestion des biens paroissiaux avant la séparation de l’Église et de l’État en 1905 ) justifie et cherche alors des fonds pour la construction d’une nouvelle église:

Délibération du 15 octobre 1882:

1) Vu que l’église paroissiale menace ruine et tombe de vétuste
2) Vu qu’elle est tout à fait insuffisante pour la population de la commune et que la vie des fidèles se trouve menacée (…)
3) Vu qu’il y a urgente nécessité de reconstruire au plus tôt la dite église.

Considérant d’ailleurs que c’est le vœu général de tous les habitants qui ressentant le pressant besoin de cette reconstruction ont ouvert volontairement une souscription qui monte a plus de vingt mille francs (…).
Nous tous membres du Conseil de Fabrique de l’église de Kermaria-Sulard, demandons très instamment et avec une ferme confiance au gouvernement de la République si bienveillant pour les communes pauvres, un secours de vingt mille francs pour nous aider à reconstruire notre pauvre église qui ne tient plus debout. Voulant avoir quelques choses de bien modeste, mais convenable nous adoptons et approuvons à l’unanimité le nouveau projet.

Le premier devis de 1882 parle de 55 000 francs répartis entre le Conseil de Fabrique qui donne 10 000 F, la commune 5 000F, seulement 8 000 F par l’État et 20 000 F par les habitants ( pour se faire une idée du coût, le salaire moyen à cette époque est de 3F/jour. )

chapelle-en-bois-edifiee-le-temps-de-la-construction-de-leglise-en-pierre

La nouvelle église remplaçant l’ancienne, il a fallu construire un lieu de culte provisoire pour ne pas trop perturber la vie religieuse de la commune. Pour se faire, une chapelle en bois fût donc montée dans le jardin du presbytère.

l-eglise-vue-du-sud2 Ainsi le 19 juillet 1884, pu être posée et bénite la première pierre de l’église actuelle par le curé de Perros, suivit par une messe solennelle.
Sous le contrôle de l’architecte lannionnais monsieur Lageat et à la mort de ce dernier sous le contrôle du briochin Morvan, la construction avance non sans soucis d’argent ce qui entraine plusieurs problèmes: il y a des lézardes dans les murs, la qualité des portes ‘laissent à désirer’… ce manque de fond se voit également avec le clocher dépourvu de flèche, le réemploie de pierres tombales pour le dallage et l’absence ( remédié en 2012-2013 ) de vitraux dans la nef.
Aucune trace d’une bénédiction ou d’une première messe n’a été trouvée ce qui pose la question sur la date d’ouverture du lieu de culte. Une datation approximative peut être envisagée entre fin octobre 1887 où le Conseil de Fabrique relance une n-ième fois l’État pour le financement et noël 1888 où il y a eu le premier baptême.

interieur-de-l-eglise-lors-de-la-pose-d-un-vitrail L’église se présente classiquement sous une forme de croix latine comprenant d’ouest en est une nef de quatre travées avec bas-côtés, un transept et un chœur à trois pans. L’élévation se fait en deux niveaux: grandes arcades brisées surmontées de fausses baies. Le tout coiffé d’une voute sur croisée d’ogive quadripartite.

Bien que la population soit de moins en moins pratiquante et que du point de vue artistique l’église manque de charme, un tel bâtiment mérite d’être conservé comme caractérisant véritablement notre village. Sa conservation passe en partie par la vitalité du lieu portée par les activités religieuses ( messes, mariages, enterrements ) mais aussi par les manifestations profanes comme le concert lors du pardon.

L’église intérieure

Mikaël LE MAIRE publié le 08/05/2013

L’église, centre de la vie paroissiale, n’est pas qu’un simple bâtiment mis en avant avant par une architecture caractéristique. Toutes sortes d’éléments complètent et se greffent à ce lieu.

Les cloches


les-cloches
Tuant le silence deux fois par jours, les cloches sont au nombre de trois : la plus grosse est nommée Maria ( 99cm de diamètre pour 552kg ), montée au même niveau se trouve la cloche nommée Pierre ( 89cm de diamètre pour 377kg ), et placée au dessus de celle-ci se trouve la plus petite, nommée Yves ( 79cm de diamètre pour 274kg ). Sur ces trois cloches faites en bronze, sont inscrits le nom du pape de l’époque ( Léon XIII ), de l’évêque de Tréguier ( Mr Boucher ), du recteur (Mr Le Comte ) du maire ( J. Le Marquer ) ainsi que les noms des donnateurs. Il est également écrit qu’elles ont été faites en 1887 par l’entreprise campanaire de A. Havard à Villedieu ( Manche ) et par la fonderie Adolphe Havard installée à Villedieu-les-Poêles, représentées par Emile Mathurin Le Jamtel représentant local à Guingamp. Le prix d’achat et d’installation de l’époque s’élève à 3 941,60 ( à titre de comparaison, le salaire moyen alors était de 3F/ jour ).
famille-le-henaff
Ces trois cloches, jusqu’à la toute fin des années 1960, étaient toujours actionnées manuellement. La famille Le Hénaff dont l’homme était sacristain, fût les dernières personnes à exercer cette charge trois fois par jour à Kermaria-Sulard.


Les vitraux du chevet

Ces trois vitraux datent de 1885 et ont été signé par un artiste briochin, Antoine Laigneau.Sur chaque vitrail on y voit un personnage placé dans un décor architectural:

  • Au centre la patronne de l’église Marie
    marie
  • A sa gauche l’apôtre Jean reconnaissable par l’aigle qui est son attribut
    lapotre-jean
  • à sa droite figure Saint-Yves reconnaissable avec la bourse qu’il tient dans sa main signifiant tout l’argent qu’il a distribué aux pauvres dans sa vie.
    saint-yves


Les donateurs sont mentionnés à la base de chaque vitraux: au centre c’est un don de l’Abbé Prigent ( missionnaire apostolique ), à gauche de l’abbé Travadon ( recteur de Kermaria-Sulard ) puis à droite c’est du frère Gélin

Les vitraux de la nef

Vraissemblablement par manque de moyen, la nef n’avait jamais été dotée de vrais vitraux mais du papier collé sur du verre y faisait alors allusion. En 2012-2013, trois artistes verriers de Pleumeur-Bodou et de Pontrieux ( Marie-José Engelibert, Tangi Rochard et Julien Lannou ) ont alors posé six vitraux représentant des ondes colorées de jaune, rouge et bleu vitrail-de-la-nef

Les vitraux dans l’avant chœur

Tout comme dans la nef, des vitraux ont été posés en 2013 dans les deux baies de l’avant-chœur. Ici, ils représentent des coquelicots.
Entre la nef et l’avant-chœur, le coût total de l’opération s’élève à 71 718,60€
vitrail-de-lavant-choeur

Le monument aux morts de 1914-1918

La première guerre mondiale tua vingt-huit hommes originaires de la commune morts pour le France. A noter que les soldats bretons étaient les premiers touchés comme souvent placés en première ligne.
La stèle fût réalisée par un célèbre sculpteur lannionnais, Yves Hernot junior. A l’origine spécialisé dans la création de calvaire, son atelier produira après la première guerre mondiale un très grand nombre de monuments aux morts. ( Camlez, … )
monument-aux-morts-14-18

Les statues

Tout comme pour les vitraux, on remarque une statue de Saint Yves et de la Vierge et l’Enfant. Il y a aussi Saint Anne, Joseph et Jésus, Marie et Jésus et une autre représentant un soldat. Toutes ces statues, simplement en plâtre, sont relativement récentes et manque d’élégance. Deux statues en bois, quant-à elle, semblent avoir plus d’intérêt: Sainte Marguerite ( confère article sur les chapelles ) et une statue d’un ange, les ailes déployées, jouant de la corne.

Le mausolée à la mémoire de Mr Le Roux

Adossé au mur du bas-côté sud, on aperçoit un mausolée en granit érigé à la mémoire de Mr Le Roux, recteur de la paroisse de 1838 à sa mort en 1859. Ce mausolée montre la considération importante que jouissait ce personnage à l’époque comme le souligne en 1855 le curré de Perros: « Cette église est tenue bien propre par le bon monsieur Le Roux qui est constamment au milieu de son troupeau. » Considération d’autant plus importante que le mausolée était originellement placé dans l’entrée de l’ancienne église.
le-mausolee

Tombeau du comte Trecesson

Situé à côté de la porte latérale sud de l’église, ce tombeau est celui d’un bienfaiteur de Kermaria-Sulard. En effet le comte Guillain de Trecesson a légué, d’après son testament datant du 6 avril 1896, 100 000 francs, la ferme et son château d’Ar Vaudez Vraz en Brélevenez à quatre communes ( Brélevenez, Trézény, Rospez et donc Kermaria-Sulard ). Cette donation avait pour but de fonder et entretenir un hôpital pour soigner gratuitement les malades pauvres de ces communes, souhait qui n’a pas été respecté à cause de l’évolution économique.

Source: LE MORVAN (Y), Un bienfaiteur de Kermaria-Sulard méconnu et oublié, Keleier n°4, 1990
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Cartes postales

L’eglise

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vers 1925

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Croisement Rue du Lavoir – Rue de la Croix Blanche

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1925
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De nos jours

La place du Bourg

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Vers 1925
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Les années 30
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1950-60
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De nos jours

Rue de la Mairie

vers-1925

Vers 1925
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1950-60


avant-1910

Avant 1910
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De nos jours